Équilibre, stabilité et souplesse

Le début de l’année 2020 marque le commencement d’une toute nouvelle vie pour Camilla Mariéthoz Wyssen, devenue maman et juge à quelques mois d’intervalle. Les postulations pour être juge se terminant à la fin du mois de mars, elle est d’abord plutôt hésitante à l’idée de postuler car son fils est alors âgé de seulement deux mois. Des collègues bienveillants la motivent toutefois à se lancer. Elle tente sa chance et est élue le 17 juin 2020. Ainsi depuis le 1er juillet 2020, la jeune maman exerce la fonction de juge à la Cour V du TAF.
Retour aux sources
Etablie depuis environ dix ans à Zurich avec son mari, Camilla Mariéthoz se rend à St-Gall trois fois par semaine. Son mari étant indépendant, il bénéfice d’horaires flexibles et s’occupe d’emmener leur fils de deux ans à la crèche, passant également beaucoup de temps avec lui. Ceci dit, ce rythme de vie pourrait changer prochainement. Les Mariéthoz Wyssen accordent une grande importance à la famille et souhaitent que leur fils ait l’opportunité de créer un lien plus fort avec ses cousins et grands-parents domiciliés dans le canton du Valais. Pour le moment, ils ne s’y rendent qu’une fois toutes les six semaines, bien que la juge affectionne beaucoup son canton d’origine, notamment pour le climat doux qui y règne et la proximité à la nature : « Zurich est une belle ville pour un jeune couple, avec beaucoup d’activités culturelles, mais c’est une ville trop grande et moins attractive avec un enfant en bas âge. Nous aimerions à l’avenir nous rapprocher de notre famille, de la nature et avoir un jardin pour notre fils ».
«Ma famille et le yoga m’aident à me ressourcer et à vivre plus sereinement.»
Camilla Mariéthoz Wyssen
Le juste équilibre
Mener une carrière professionnelle avec succès tout en passant un maximum de temps en famille n’est pas de tout repos. Et pourtant, Camilla Mariéthoz s’efforce de trouver du temps pour ses hobbys. Pour la juge, le yoga est l’activité sans laquelle rien de tout cela ne serait possible. Aussi bien au sens propre qu’au sens figuré, cette discipline enseigne et surtout entraîne à faire preuve de stabilité, de souplesse et d’équilibre dans la vie. Accessoirement professeure diplômée de yoga, elle reconnaît l’importance de bouger et s’adonne à la randonnée et au jogging pour compenser le temps de travail à l’intérieur. « Quand on exerce une activité professionnelle sédentaire plus de 40 heures par semaine et qu’on travaille parfois sous pression, il n’est pas toujours aisé de maintenir un rythme de vie équilibré et de gérer le stress. Ma famille et le yoga m’aident à me ressourcer et à vivre plus sereinement. »
De même, bien que la juge valaisanne apprécie la cadence soutenue imposée par sa fonction, certaines tâches liées à celle-ci sont parfois lourdes à vivre et nécessitent de savoir prendre sur soi pour assumer à la maison. « J’apprécie le fait que mon domicile soit géographiquement éloigné de mon lieu de travail, cela me permet de mieux faire la part de choses. Cela dit, je reconnais que le travail à domicile, qui s’est imposé depuis la pandémie, présente de nombreux atouts. Même si, d’un côté, il brouille quelque peu les limites entre le travail et la vie privée, il permet, de l’autre côté, de mieux concilier ces deux aspects. On revient sur la notion d’équilibre. Un état fragile, qui évolue avec le temps, mais qu’il vaut la peine de rechercher si on veut avoir une vie épanouie. »

PARCOURS PERSONNEL
Camilla Mariéthoz Wyssen est juge à la Cour V depuis l’été 2020. D’origine de Sion, elle a étudié le droit à l’Université de Fribourg, puis obtenu son brevet d’avocate en Valais. Après avoir travaillé pendant cinq années comme greffière et secrétaire présidentielle à la Cour V, elle a œuvré pendant deux ans en tant que juriste détachée à la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. De retour à St-Gall, le 1er janvier 2020, elle a travaillé brièvement en qualité de greffière au sein de la Cour V jusqu’à son élection, le 17 juin 2020. Sa vie à St-Gall lui plaît et cette opportunité de revenir au TAF lui a permis de découvrir la région. La suisse orientale est plutôt méconnue des suisses romands, cependant Camilla se réjouit de travailler dans un canton si bucolique. (joe)
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